Comment remplir la sphère de l’Ikigaï : ce dont le monde a besoin ? Comment mettre vos talents au service de ce que vous aimez faire et de la société ? C’est l’objet de ce nouvel article, 4ème de la série sur l’Ikigaï ! La démarche d’introspection continue, sous un nouvel angle cette fois, avec l’ouverture au monde, à l’autre.
Mais avant d’aller plus loin, et pour bien comprendre l’approche étape par étape de l’Ikigaï, je vous invite à vous approprier le contenu des précédents articles sur le même thème :
- Pour avoir une présentation complète de cette méthode japonaise, cliquez ici
- Puis remplissez la première partie du schéma de l’Ikigaï en lisant Trouver mon Ikigaï : ce que j’aime faire
- Passez ensuite à la sphère Trouver mon Ikigaï : ce pour quoi je suis douée
A ce stade, vous avez donc travaillé sur ce que vous aimez faire et sur ce pour quoi vous êtes douée. Mais il n’a pas encore été question de vos besoins, ni de ceux du monde d’ailleurs ! C’est ce que je vous invite à découvrir maintenant !
Pour cela, nous allons commencer par explorer ce qui se cache derrière la sphère de l’Ikigaï : ce dont le monde a besoin. Et nous pourrons ensuite y répondre en étant à l’écoute de nos propres besoins. C’est parti, suivez le guide ! 👇
Ikigaï – ce dont le monde a besoin
Pour trouver ce dont le monde a besoin, nous pouvons passer en revue les grandes causes à défendre. Les 17 objectifs de développement durable des Nations unies (rassemblés dans l’Agenda 2030) donnent une vue d’ensemble des grands défis actuels de l’humanité. Dans un premier temps, je vous propose d’en prendre connaissance et de noter aussitôt ceux qui retiennent votre attention.
Alors bien sûr tous ces sujets nous affectent. Qui ne voudrait pas éradiquer la pauvreté, la faim dans le monde… ? Mais ici l’idée est de mettre en cohérence nos besoins et ceux du monde. Autrement dit, de faire le lien entre ce qui nous touche personnellement et ce dont le monde a besoin. Et gardons en tête qu’il n’y a pas de petit geste ! Nous avons toutes et tous notre rôle à jouer à notre échelle. Comme le dit la légende du colibri, l’important c’est de faire sa part !
Halte au fatalisme et à la résignation !
Devant l’ampleur des défis de l’humanité, nos pires ennemis sont le fatalisme, le sentiment d’impuissance et la résignation. Et très tôt dans notre vie nous pouvons être confrontés à ces « ennemis ». J’en ai pris conscience avec une classe de lycéens de 1ère S au cours d’un projet sur le développement durable.
A la fin de cette séquence, je leur ai demandé de faire un journal télévisé des bonnes nouvelles. Après avoir insisté sur le fait que le développement durable était l’affaire de tous et pas seulement des politiques ou des puissants de ce monde, je pensais l’activité abordable pour tous. Et je me suis trompée 😯!
A l’annonce du projet, une grande majorité des élèves a dit « c’est impossible ». Associer « développement durable » et « bonnes nouvelles » était à priori inenvisageable… Cependant, 3 groupes se sont mis au travail rapidement et avec enthousiasme ! L’idée, dérangeante au début, les a vite conquis. Pour les 3 groupes restants, le chemin à faire a été plus difficile. Et au final, presque tous ont trouvé des solutions qui révélaient leurs valeurs et les besoins qu’ils avaient observés autour d’eux. Ils faisaient des liens avec les métiers qui leur paraissaient prestigieux et leur faisaient inconsciemment envie ✌️!!
Mettre nos valeurs au service du monde
Alors à quoi ça sert de faire des études, de se former ? A s’orienter vers des métiers porteurs de sens ! Avec un bac S, on peut s’orienter vers la pétrochimie pour gagner de l’argent 💰💰, mais aussi vers la médecine pour sauver des vies, chercher des solutions au diabète de type II, faire des conférences sur l’alimentation-santé, participer à l’élaboration de solutions pour dépolluer les océans, protéger l’environnement… Qu’est-ce qui va rendre le plus heureux sur le long terme ?
Vous l’avez compris, dans cette partie de l’Ikigaï : ce dont le monde a besoin, nous partons en quête de sens. De sens à titre individuel et collectif, pour voir au quotidien ce à quoi nous contribuons. Et il me semble important de préciser que le monde peut être envisagé dans son entièreté mais aussi dans la proximité (notre entourage familial, amical, nos collègues de travail, nos clients…).
Et pour cela, il n’y a pas de « meilleur moment ». En effet, pour les japonais, l’Ikigaï est un chemin de vie, une recherche perpétuelle qui évolue avec nos besoins et ceux du monde. Tout est à prendre en considération, y compris les crises économiques ou sanitaires. D’ailleurs en chinois le mot « crise » se compose de 2 idéogrammes signifiant conjointement « danger » (wei) et « opportunité » (ji).
Cela veut dire qu’une période de difficultés peut devenir une opportunité de changement pour aller vers du positif. C’est d’ailleurs ce qu’exprimait aussi Friedrich Nietzsche en 1888 dans « Le crépuscule des idoles » :
« Ce qui ne me tue pas me rend plus fort.«
Trouver du sens dans notre quotidien
❓❓ Alors qu’est-ce qui donne du sens à notre vie quotidienne ? Être passionnée par ce que nous faisons chaque jour ? Nous sentir à notre place ? Être utile dans notre travail ? Avoir un impact positif ? Partager les mêmes valeurs que les personnes avec lesquelles nous travaillons ? Être en accord avec ce que nous faisons au quotidien ?
La première fois que j’ai eu le sentiment d’être vraiment à ma place, j’avais 42 ans ! Mon 3ème enfant était né quelques mois plus tôt. Et depuis la naissance de sa petite sœur, mon fils de 13 ans était hospitalisé en rééducation fonctionnelle suite à une grosse opération. Je venais enfin de prendre un congé parental pour être aux côtés de mes 3 enfants. L’acceptation avait été longue et difficile, mais ensuite c’était limpide, ça coulait de source, j’étais à ma place !
Pourquoi m’étais-je débattue pendant autant de temps à l’idée de poser un congé parental ? Sans doute à cause de la brutalité avec laquelle les évènements s’étaient enchaînés. Je n’étais pas préparée à la grave maladie de mon fils ni à la baisse de revenus liée au congé parental. Et tout cela a généré beaucoup de confusion en moi et un sentiment d’impuissance très difficile à supporter 😕. J’ai retrouvé un peu la même sensation à l’annonce du confinement. Un changement radical de mon quotidien, sans y être préparée et une situation inconfortable à accepter.
Alors oui je pense que les circonstances ont une influence sur la hiérarchie de nos valeurs à chaque moment de notre vie. Dans le cas d’un enfant malade, la famille passe avant le travail, même si le travail a une grande importance pour nous. Nos aspirations peuvent donc être multiples et évoluer avec notre actualité. Mais tout au long de notre vie, il est primordial de réfléchir à la contribution que nous souhaitons apporter dans ce monde, aux valeurs que nous voulons mettre en œuvre au quotidien. Car dans les moments difficiles, nos valeurs sont notre boussole.
Nos valeurs en action dans le travail
Quelques années plus tard, me voilà dans une situation de désaccord avec ce que je faisais au travail 💔. La situation était très inconfortable pour moi. Mes valeurs étaient bafouées. Suite à une réorganisation dans le groupe pour lequel je travaillais, un beau moche jour, je me suis retrouvée gestionnaire administrative. Dès lors j’ai eu accès à certains chiffres de l’entreprise. Mais il m’était très difficile de voir les sommes astronomiques dépensées dans l’aménagement de certains bureaux par exemple (« pour montrer qui commande »). Et en parallèle, d’assister aux réductions de charges de personnel et aux burn-out de mes collègues…
Alors certes, nous donnons parfois plus d’importance à notre activité de maman qu’au travail. Cependant, les chiffres parlent d’eux-mêmes : nous passons en moyenne 80 000 heures de notre vie au travail (Source : Ticket For Change)! Il est donc pertinent de vouloir mettre nos valeurs en action dans le cadre de notre travail !
🤔 « Pas si simple » n’est-ce pas ! A qui le dites-vous ! Et quand nous ne trouvons pas le métier qui nous correspond, que faire ? Petite parenthèse qui a son importance : il n’y a qu’en essayant que nous nous en rendons réellement compte ! Pour exemple, je vous invite à lire mon article De professeur stagiaire à prof en disponibilité.
Quelles perspectives de réalisation de soi dans le travail ?
La solution pour de plus en plus de personnes est de créer le job qui leur convient. Peut-être que ces personnes ont trouvé leur Ikigaï (raison de vivre) ? Et qu’il est alors devenu naturel pour elles de construire pas à pas une vie pleine d’Ikigaï (joie de vivre) 😊 ?
Et pour celles qui n’en sont pas encore là ou qui n’ont pas cette aspiration, j’ai une bonne nouvelle ! 85% des métiers de 2030 n’existaient pas encore en 2017 (selon le rapport de Dell et de l’Institut du futur). Une opportunité pour celles et ceux qui s’intéressent à l’innovation ! Et une belle perspective pour tous pour se former et tester ces nouveaux métiers au fur et à mesure qu’ils arrivent sur le marché du travail.
Bref, toutes les occasions sont bonnes pour passer à l’action et tout faire pour mettre du sens dans notre vie. Si vous souhaitez connaître le point de vue de la psychologie positive à ce sujet, je vous invite à lire Comment donner du sens à sa vie et s’accomplir : se fixer des objectifs et les réaliser | Psychologie positive.
En résumé, pour remplir la sphère de l’Ikigaï : ce dont le monde a besoin, appuyons-nous sur nos valeurs pour donner du sens à notre vie et répondre aux besoins du monde. Les besoins sont universels, ils sont identifiés dans la pyramide de Maslow.
La question fondamentale est maintenant : à quels besoins répondre pour être en phase avec mes valeurs et donner du sens à ma vie ? C’est ce que je vous propose de découvrir tout de suite ! 👇
Écouter nos besoins pour répondre à ceux du monde
Pour devenir un colibri et faire notre part, il est indispensable d’être à l’écoute des problèmes du monde. Et pour répondre à un problème avec pertinence et motivation, nous devons trouver au fond de nous, qui nous voulons aider et quel problème nous voulons résoudre !
Alors comment faire ? Je vous propose un exercice dont le but est d’aller chercher ce dont le monde a besoin en partant de soi. Prête ? Alors répondez aux questions suivantes :
- Qu’est-ce qui vous rend admirative ? Par exemple, nous pouvons être admirative face à une personne qui s’exprime beaucoup mieux que nous en public.
- Quels désirs cela traduit chez nous ? Si nous admirons cette aisance à l’oral, c’est peut-être parce que nous aimerions avoir plus confiance en nous ou avoir plus de temps pour préparer nos interventions publiques.
- Quelle est la petite action que nous pouvons mettre en place dès maintenant pour aller vers ce désir ? Bien préparer une prise de parole devant un petit groupe bienveillant peut nous donner en retour de la confiance pour intervenir devant un plus grand groupe. Il est important d’avoir à l’esprit, que c’est l’action qui permet d’acquérir la confiance en soi dans une situation précise.
Cet enchaînement de questions peut s’utiliser en remplaçant « admirative » par « triste » ou par « en colère » par exemple. Cela donne des indications sur ce qui génère chez nous de l’énergie. Cette énergie va être au service de ce qui nous donne envie, ou de ce qui nous révolte : d’une injustice que nous voulons combattre, d’une cause qui nous tient à cœur.
Parmi les injustices de ce monde, je suis particulièrement touchée par tout ce qui maintient des personnes dans une position inférieure voire de soumission. Que l’on parle de la panne de l’ascenseur social dès l’école, ou d’un chef qui abuse de son autorité pour rabaisser l’autre, ou encore d’une entreprise qui enlève tout pouvoir d’initiative à ses salariés, d’un homme qui use et abuse de sa femme, d’un parent qui « dresse » son enfant…😡
Ce qui est important pour moi, c’est que chacun puisse gravir les marches de la pyramide de Maslow et se réaliser pleinement dans la vie 🎉. Pour cela, je pense que l’exploitation de l’homme par l’homme doit cesser. Et je crois que c’est l’éducation dès le plus jeune âge qui peut y répondre. Idéalement l’éducation par l’exemple ! Mais pour pouvoir éduquer par l’exemple, nous avons un grand travail à faire sur nous-même !
Commençons par apprendre à nous connaître pour agir sur nous-même plutôt que de réagir à ce que la vie nous apporte au jour le jour. Je crois aussi que cela demande du courage, de la persévérance pour oser reconnaître ce que nous ressentons. C’est également lié à notre propre responsabilité face à la vie que nous menons, à nos choix ou absences de choix.
Pour conclure, l’Ikigaï est une méthode de quête de sens. C’est aussi un outil qui nous amène progressivement vers une autre vision de la vie et la prise de nos responsabilités.
Selon vous, de quoi le monde a-t-il le plus besoin ?
Selon moi, le monde, c’est-à-dire chacun et chacune d’entre nous, a besoin de vivre une vie pleine de sens en accord avec ses valeurs. Et pour cela, il est indispensable d’apprendre à reconnaître et écouter nos besoins pour nous accomplir dans la vie.
Sentez-vous libre de partager votre vision des besoins du monde dans les commentaires ci-dessous !
Merci ! ♥♥♥
Félicitations vous avez déjà travaillé sur 3 questions fondamentales de l’Ikigaï ! Continuez l’aventure en cliquant ICI !
Crédits photo : Maman En Quête d’Équilibre, Unsplash et Pixabay
Et des solutions pour le diabète de type 1 egalement non? pourquoi le type 2 uniquement ?
j’aimais bien votre article, mais atteinte de type 1, j’avoue avoir été un peu « choquée ».
Bonjour Jeanne et merci pour votre commentaire !
Je citais ici quelques exemples trouvés par certains de mes élèves (par rapport aux problématiques qui les touchent), ce n’est en aucun cas limitatif bien entendu.
Sur le cercle « ce dont le monde a besoin », l’idée est justement que chacun s’engage dans ce qui lui semble prioritaire.
Je vous souhaite de trouver des solutions pour les problématiques qui vous concernent.
Prenez soin de vous
Valérie